Mercredi 12 janvier : j’adore le taxi brousse !

Manahona,

RDV avec Rado (le O se prononce OU) à 6h45 (ici le soleil se lève à 5h)  pour prendre le taxi brousse pour Mahitsz à 7h. Ce village  est  plus gros  que Mahazaza et on n’y trouve plus de choses. Il se trouve  à quelques kilomètres.

Petite précision, avant de partir il faut prendre ses précautions. Ici on ne peut pas s’arrêter dans un café pour une pause technique car  il n’y a pas de toilettes tout simplement.

Nous nous installons devant juste derrière le chauffeur  pour mieux voir. Et surprise, le co- pilote  qui est également celui qui récolte l’argent du trajet prend une sorte de petite torche imbibée d’essence qu’il exhibe  devant nous  et flambe sur le moteur pour chauffer le gaz oïl afin de démarrer . Eh oui, ici les démarreurs ne doivent plus fonctionner !!! Dieu merci cette manipulation n’est faite qu’au démarrage, mais le jeu en vaut la chandelle !!!

 Le taxi passe par différents  villages  et entre autre celui d’ Antanetibe le plus proche de celui de Mahazaza. Partis de Mahazaza environ vers 7h, nous arrivons à Mahitsz vers 8h 30. Nous sommes régulièrement retardés en croisant de  gros camions. A chaque fois nous sommes obligés de nous arrêter pour le laisser passer car souvent la largeur et surtout l’état des routes ne permet pas de se croiser en roulant. De plus nous nous arrêtons régulièrement pour prendre des passagers. Petit conseil, si vous n’aimez pas le contact  ne prenez jamais le taxi brousse. Nous prenons la route des amoureux, on l’appelle ainsi car le taxi brousse n’arrête pas de  « tanguer » à cause de l’état des routes et on n’arrête pas de se frotter à notre voisin de gauche et de droite. Quoi qu’il en soit on ne risque rien tellement on est serré, le nombre de passager doit représenter au moins 3 ou 4 fois le nombre maximum autorisé. Pour payer notre voyage nous passons notre billet à notre voisin de drrière  et ainsi de suite jusqu’au copilote  qui se trouve en général tout à l’arrière du taxi brousse. Le trajet entre Mahazaza et Mahitsz coûte 1000 ariars (1 € = 3000 ariars alors faites le calcul). Pour nous c’est des broutilles mais pour un Malgache cela représente une somme non négligeable  compte tenu du niveau de vie ici.

Nous passons devant une battisse qui ressemble à une poste de chez nous. J’interroge donc Radou sur le fonctionnement du  courrier d’autant que je n’ai encore jamais croisé de facteurs dans les rues. Pour poster du courrier, cela relève du parcours du combattant : si vous souhaitez que votre lettre parte le jour même,  il vous faudra marcher  environ 2 à 3 h pour arriver à la poste la plus proche. Il n’existe pas de boites aux lettres. D’autre part, ici le facteur ne  passe pas tous les jours, on ne sait jamais à quelle heure ni quel jour il passera.

La philosophie est « donne du temps au temps «, c’est le légendaire « moura moura » malgache. Si on souhaite envoyer du courrier en France, il faut au moins une semaine. Lorsque je voyage, j’ai l’habitude d’envoyer à certains d’entre vous une petite carte, mais désolée, cette fois n’en attendez pas car tout simplement il n’y en a pas ici. En dehors des bénévoles de l’association Le Lémurien, aucun touriste ne s’aventure à Mahazaza.

Autre fait significatif de cette façon de vivre « moura moura » : nous souhaitons aller dans un cyber café pour envoyer des photos car avec la clé 3G cela prend trop de temps et surtout utilise rapidement le crédit. Nous sommes arrivés à 9h et on nous demande de revenir à 9h30 car le patron n’est pas là et on ne peut donc utiliser aucun des beaux ordis disponibles.  Nous revenons donc à l’heure mais le patron n’est toujours pas là et  au bout d’une heure toujours pas et nous repartons bredouille. La personne de l’accueil nous dit simplement au revoir avec un grand sourire. Je comprends mieux maintenant la raison pour laquelle les  horaires d’ouverture ne sont pas affichées. Nous reprenons donc le taxi brousse qui me permet une fois de plus d'admirer les paysages magnifiques tout en discutant. J'adore le taxi brousse !!!

L’après midi, 6 jeunes filles se sont portées volontaires pour travailler sur le support de présentation de l’association Le Lémurien. Cet exercice semble complexe car aucune d’elles ne maîtrise   suffisamment  bien le Français.  D’autre part, les Malgaches sont en général très timides et les adolescents d’autant plus. J’ai beaucoup de difficultés à les faire parler et à savoir ce que je peux leur apporter. Finalement, je réussis à les intéresser en leur proposant de leur montrer quelques bases en informatique.

Je travaille donc avec  2 groupes de 3 filles  à qui j’inculque quelques bases du traitement de texte sous  Word, Excel et PowerPoint…A force de persévérance j’ai réussi à les « débrider « un peu, à  même les faire rire et finalement nous créons ensemble  une affiche pour la Saint Valentin.  Ouf !! Nous avons décidé d’organiser un concours du plus joli poème et dessin autour de la Saint Valentin. Toutes les personnes qui le souhaitent doivent nous les déposer jusqu’à mercredi midi  et nous remettrons un lot aux gagnants mercredi soir pour ma dernière soirée à Mahazaza. Les filles  sont contentes nous avons réalisé ensemble une jolie affiche. Nous terminons dans le noir car il y a une coupure d’électricité, heureusement j’ai un peu de batterie et Menja a prévu des bougies. Elle dure environ 1h15 et cela se produit de temps en temps à la campagne. Cela ne nous gène pas trop, ici on ne regarde pas la télé, il n'y en a pas et on ne cuisine pas non plus à l'électricité mais au charbon de bois...donc ce n'est pas très contraignant. Nous discutons tout simplement en préparant le diner.

Mandra pihaona

Brigitte

Comments

[lise]

Bonjour Brigitte,



Je viens de te lire... et tu es nos yeux... pour moi, ce que tu fais est un exploit ! je ne pourrais pas partir à l'aventure comme ça... Une journée sans électricité et nous sommes perdus en France ! A ton retour nous aurons une jolie soirée photos à faire.

Je te souhaite d'être satisfaite de ce que tu auras pu apporter à cette population. Prends soin de toi.

Je t'embrasse et pense bien à toi chaque jour. A bientôt. Lisette.