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Ma mission à Mahazaza
21 février 2015

Jeudi 19 février après midi : trajet périlleux et surtout mémorable !!!

 

La 4L de Fano  est chargée et nous partons. Estelle, Henri et Jérôme m’accompagnent. C’et Fano qui conduit. Nous déposerons Henri à Tana avant d’aller  à l’aéroport. Cette année je n’ai fait qu’une fois le trajet de  Tana à  Mahazaza , lors de mon arrivée, et je n’avais pas remarqué l’état déplorable des routes (si ce terme peut être encore utilisé).  C’est vraiment  impressionnant  comme les pluies diluviennes  depuis décembre ont rendu certains tronçons très difficilement praticables. Très peu de routes sont goudronnées. Le reste se partage entre des routes pleines d’ornières (de la piste avec un peu de goudron dessus !) et des pistes tout court.   De plus, l’Etat réalise quelques travaux d’aménagement et un tronçon de bitume a été entièrement enlevé et des pierres ont été  tout simplement déposées à la place dans l’attente (nul ne sait la durée) de la suite des travaux. Je n’ose imaginer quelles sont les conséquences sur l’état des pneus de la circulation sur ce tronçon   !!!

Les conséquences en tous cas se font vite sentir sur la voiture de Fano et nous sommes obligés de nous arrêter dans une station pour vérifier pour quelle raison un pneu fait un bruit bizarre. Fano roule doucement, quoi s’il en soit ici on ne dépasse jamais la 2ème vitesse. Finalement, il faut changer le pneu. Mais qui a les moyens de dépenser pour un pneu l’équivalent d’un salaire et demi moyen ? Nous ne le changeons pas et espérons simplement arriver à bon port.

Petite halte à La Digue, quartier où il est possible d’acheter des objets d’art et de la vanille. Il est 17h30 et les kiosques sont pratiquement tous fermés. J’ai juste le temps d’acheter quelques gousses de vanille car je ne peux quand même pas rentrer en France sans rapporter quelque chose à tous ceux qui m’ont donnés des livres ou autres objets remis  aux enfants et aux écoles. Nous repartons et il commence à faire nuit. Il ne faut pas perdre de temps car Il est interdit de circuler sur les routes nationales  la nuit,  d’ailleurs  qui oserait  s’aventurer ? En tous cas, nous ne pouvons pas  prendre le risque de tomber en panne  et de rester sur le bas coté en dehors du fait que je risque de rater mon avion. De plus, la roue de secours est inutilisable et bien sur nous n’avons pas de crique pour la changer.  Nous avons encore 6 heures d’avance mais compte tenu des embouteillages de Tana, ce n’est pas trop et je commence un peu à stresser.  Et pourtant, le pneu crève et il fait quasiment nuit. Ici, survie= système D. Mais Henri est là et en un temps record il réussi à acheter un pneu de rechange à un chauffeur de taxi. Avec l’aide d’un passant, encore en un temps record (car il commence à pleuvoir), la voiture est hissée  et la roue changée. Nous reprenons la route, du  moins  les embouteillages car même si nous ne sommes pas encore à Tana, de ce coté de la ville il n’y a qu’une voie pour rejoindre le centre et les bouchons sont quasi permanents.

Henri est déposé en ville et plutôt que d’aller à l’aéroport ce que nous aurions du faire, nous décidons d’aller diner en attendant que les bouchons ne cessent pour éviter de trop consommer d’essence. Pourtant c’est un très  mauvais choix car le bidon d’essence qui se trouve devant mes pieds se vide à une allure folle. De plus,  si vous vous en souvenez l’essence est aussi chère qu’en France et le niveau de vie n’est bien sûr pas le même. Nous dinons et repartons pour l’aéroport vers 20h30 pensant retrouver une circulation fluide. Eh bien, non les embouteillages persistent et Fano coupe parfois  même le moteur  car nous n’avançons plus du tout.  Le stress monte  d’un  cran. L’aéroport n’est qu’à quelques kilomètres mais si nous avançons de quelques mètres tous les quarts d’heures, à ce rythme là je rate mon avion !!

Ouf, finalement nous arrivons presque en avance puisque l’enregistrement des bagages vient juste de commencer et il n’y a pas de file d’attente. Pourtant, à peine une ½ heure plus tard les voyageurs se pressent. Comme à l’aller, l’avion sera plein.

Estelle veut attendre que je parte mais je leur demande de partir car ici encore, le prix du parking est totalement en inadéquation   avec le coup de la vie. Fano est allé voir les tarifs et à partir de la 3ème heure, le tarif passe à 15000 ariars soit 5 jours de travail !!..Je ne comprends pas comment sont calculés certains prix ici, du moins je m’en doute mais cela me semble tellement injuste. En effet, comme dans de nombreux pays en voix de développement il existe de plus en plus d’inégalités entre une minorité de plus en plus riche et une grande majorité de nécessiteux  de plus en plus pauvres. Dans ce contexte, et pour des raisons de survie pour certains et pour des raisons d’enrichissement personnel pour d’autres, la corruption est présente et il est difficile de l’enrayer.

Je dis au revoir à Fano, Jérôme et Estelle et  je rejoins la salle d’embarquement.  Je sais que j’aurai des contacts avec chacun d’entre eux et cela me rassure et me fait chaud au coeur. Avec Estelle, nous communiquons par mail très régulièrement depuis l’année dernière et elle me dit « à l’année prochaine ». Elle sait déjà que je reviendrai. Personnellement c’est mon souhait mais je dois trouver une mission à réaliser qui soit profitable à Mahazaza.  J’ai peu  côtoyé  Fano l’année dernière et j’ai plus fait connaissance avec lui et sa famille cette année et je sais que nous nous écrirons. En ce qui concerne Jérôme, je sais qu’il me fera part de l’avancée de ses travaux à Mahazaza et je soupçonne qu’après seulement une semaine qu’il soit comme moi « tombé amoureux » des habitants de Mahazaza. C’est surtout de ce mode de vie « sans stress ni prise de tête  » comme il dit,  comparé à notre société de sur consommation en France qui plait au jeune rebelle qu’il est.  Comment fera-il  après presque 3 mois de mission ici , il va souffrir j’en suis persuadée.

Bakely

 

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